Depuis le 24 octobre, et jusqu’au grand départ dimanche 4 novembre, le bateau Time For Oceans de Stéphane Le Diraison est amarré dans le bassin Duguay-Trouin à Saint-Malo, aux côtés des dix-neuf autres IMOCA en lice dans la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Pour Stéphane et ses partenaires (SUEZ, BOUYGUES Construction et la Ville de BOULOGNE-BILLANCOURT), c’est le lieu idéal pour promouvoir le message sur la préservation des océans. Le programme d’ici au départ s’annonce chargé pour le marin, entre ultimes préparatifs, sollicitations diverses, préparation physique et mentale… Le défi étant d’équilibrer les temps dédiés aux médias et aux partenaires tout en gardant du temps pour soi pour se mettre dans le rythme de la course, et de commencer à rentrer dans sa bulle de coureur au large en solitaire. 

Un bateau bien prêt, des derniers détails à peaufiner 

Première bonne nouvelle : le bateau avec lequel Stéphane Le Diraison prendra dimanche le départ de la Route du Rhum est arrivé à Saint-Malo avec un excellent niveau de préparation. L’équipe technique (composée d’Antoine Riou, Antoine Nachon et Antoine Brunel) a fait un joli travail. Les différents systèmes sont validés et fiabilisés.

« Nous pouvons prendre le temps de faire des doubles vérifications de tous les points-clés du bateau : énergie, accastillage, gréement… », se réjouit Stéphane. « L’avitaillement est déjà à bord, il ne reste plus qu’à mettre les produits frais. S’il fallait prendre le départ demain, nous serions prêts. C’est excellent pour la sérénité, j’ai l’esprit plus léger. J’ai totale confiance en mon équipe technique, ils sont autonomes et je peux me dégager du temps pour faire d’autres choses. »

« Sur l’eau je défends mes chances, à terre je défends mon message »

L’agenda de Stéphane est bien rempli avec les sollicitations des organisateurs, des partenaires, des médias et du public.

« Le partage fait partie de la course au large, cela a encore plus de sens quand on porte un message », souligne le skipper de Time For Oceans. « Sur l’eau, je défends mes chances ; à terre, je défends mon message. Les diverses sollicitations sont autant d’occasions de parler de la protection des océans. Je sens une vraie sensibilité pour le sujet de la part du public. »

Mardi, Stéphane interviendra lors de la conférence pour « un Océan bien commun de l’Humanité » au Palais du grand Large. Mercredi, il accueillera des scolaires pour sensibiliser les jeunes générations à la cause des océans.

Sport et méditation…

La navigation en IMOCA demande un engagement physique énorme et il faut se présenter sur la ligne de départ d’une course comme la Route du Rhum au top de sa forme.

« Je me suis bloqué chaque jour un moment pour faire du sport et me mettre dans le rythme du bord », raconte Stéphane Le Diraison. « L’idée à quelques jours du départ est de ne pas trop forcer. Il s’agit plutôt d’un travail de maintien pour garder de l’énergie et de la tonicité. »

La préparation passe aussi par un focus sur le mental et le sommeil, deux aspects sur lesquels Stéphane travaille depuis de nombreuses années.

« Je fais une phase de méditation tous les soirs. Ce moment de détente et de relaxation est primordial pour s’oxygéner le cerveau, faire tomber les tensions de la journée et s’endormir apaisé. Je commence aussi à fractionner le sommeil, en raccourcissant mes nuits et en faisant de bonnes siestes le midi. »

S’accorder des moments pour soi et sa famille

Pour Stéphane, il est également indispensable de passer du temps seul et surtout avec ses proches, pour se ressourcer avant la frénésie de la course.

« Les amis et la famille sont très importants pour mon équilibre, leur soutien est énorme. Depuis toujours, je vis le départ des courses à leurs côtés. Je ne conçois pas de faire les choses autrement car cela me perturberait. »

Une analyse de plus en plus fine de la météo

A six jours du départ, l’analyse de la météo est déjà au centre des préoccupations, et elle va bientôt devenir LE sujet numéro 1. Pour la Route du Rhum, Stéphane travaille avec un météorologue reconnu dans le milieu de la course au large, Christian Dumard.

« A partir de mardi, il m’enverra chaque jour un document résumant la situation météo pour le départ et les premiers jours de course. A 24 heures du coup d’envoi, nous passerons un long moment ensemble et ferons une dernière actualisation le jour du départ. L’idée étant de partir avec des bases solides sur la situation météo et les différents scénarios possibles. Une fois en course, le routage à terre étant interdit en IMOCA, il faudra que je me débrouille seul… »

Publié par La rédaction - TFO dans Au large le 29 octobre 2018