TIME FOR OCEANS

Dans deux jours, le dimanche 4 novembre à 14h, Stéphane Le Diraison prendra à Saint-Malo le départ de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, face à 19 concurrents de la classe IMOCA. Engagé à bord de Time For Oceans, un bateau mis à l’eau en 2008 et non équipé de foils, il aura à cœur de se battre avec ses armes : une solide expérience en solitaire, une très bonne connaissance de sa machine et une préparation aboutie. Rencontre avant l’entrée dans l’arène.

Stephane Le Diraison, skipper de l IMOCA Time For Oceans – Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2018 – Saint Malo le 28/10/2018

Stéphane, quel bilan tires-tu de cette semaine d’avant course à Saint-Malo ? Le message de Time For Oceans commence-t-il à porter ?

« Oui ! notre message sur la préservation des océans a été très bien reçu à Saint-Malo de la part des médias, du public mais aussi des entreprises puisque trois d’entre elles ont décidé de me rejoindre en apportant des petites contributions, car elles adhèrent à la cause que nous défendons. Le projet Time For Oceans a de l’écho. Quelque chose de fort se met en place et j’en suis fier. »

Avec ton équipe, tu as semblé particulièrement serein ces derniers jours.

« Oui, forts de l’expérience du Vendée Globe 2016, nous sommes arrivés à Saint-Malo avec un très bon niveau de préparation. L’équipe (composée d’Antoine Rioux, Antoine Nachon, Antoine Brunel et Marine Viau) a vraiment bien travaillé en amont. Nous avons beau faire et refaire le tour du bateau, nous convergeons vers une job list vierge. Time For Oceans est dans une configuration idéale compte tenu des moyens dont nous disposons. Ma préparation est également très satisfaisante, je me suis bien organisé, sans me faire dévorer par les contraintes liées aux départs des grandes courses. Je me sens affûté. »

« Envie, plaisir, impatience… »

Quel est ton état d’esprit à deux jours du grand départ ?

« Je ressens de l’envie, du plaisir et je ne m’en cache pas une forme d’impatience, car je me prépare pour cette course depuis des mois.La pression monte, maintenant il faut y aller ! »

Quel sera ton programme d’ici au départ dimanche ?

« Nous allons embarquer les derniers sacs à bord, les vêtements, les aliments frais… Je vais aussi avoir des moments de partage avec les partenaires (BOUYGUES CONSTRUCTION, SUEZ et la VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT). Le bateau passera les écluses dans la nuit de samedi à dimanche, je rejoindrai tranquillement le bord dimanche matin. D’ici-là, j’aurai bien sûr travaillé sur la situation météo. Je m’entoure de deux spécialistes, Christian Dumard et Dominique Vittet, qui ont des visions complémentaires. Je ne veux rien laisser au hasard car les décisions prises en début de course seront déterminantes. »

Les Imocas dans le bassin Duguay Trouin – Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2018 – Saint Malo le 30/10/2018

« Une météo digne de la Route du Rhum ! »

Justement, que peux-tu nous dire sur la situation météo des premiers jours de course ?

« Nous aurons une météo digne de la Route du Rhum. Le départ devrait être maniable avec un vent de Sud qui permettra d’aller en route directe vers le cap Fréhel, ce qui est une très bonne nouvelle pour tout le monde. C’est après que les choses vont se compliquer. Une dépression assez violente est identifiée mais les modèles américains et européens divergent à propos de son évolution. La première grande décision stratégique sera de passer au nord ou au sud du DST (Dispositif de Séparation de Trafic) d’Ouessant. Il ne faudra pas se rater. Globalement, je m’attends à une Route du Rhum pas particulièrement rapide, avec plusieurs fronts à traverser avant de toucher un alizé perturbé et instable. Dans ces conditions, traverser en 13 jours serait une belle performance. »

« Je vais jouer crânement ma chance ! »

Quels objectifs sportifs te fixes-tu ?

« J’aimerais être dans le coup face aux bateaux de la même génération que le mien et terminer dans le Top 3 des IMOCA à dérives droites. La course s’annonce complexe, stratégique et cela me va bien avec mon bateau de génération plus ancienne. Les systèmes météo devraient permettre des options assez marquées, il y aura des coups à jouer. Je vais partir sans complexe, je connais bien mon bateau et le parcours. Je vais jouer crânement ma chance ! »

L’idée est de reproduire le bon résultat que tu as obtenu sur la Route du Rhum 2014, avec une 4eplace en Class40 (sur 43 concurrents) avec un bateau d’ancienne génération ?

« L’histoire a des similitudes et je pars avec le même état d’esprit combatif. Je ressens cette énergie positive qui m’avait portée en 2014. J’aime ce rôle de parfait outsider ! »